À l'ombre des carnets, op5


À l’ombre des carnets, l’enfant du cirque…

Je ne sais pas pourquoi, je suis une enfant du cirque. Je ne sais pas pourquoi, je suis une enfant du voyage, une enfant de la balle. Je ne sais pas pourquoi, il y a un cirque en moi.

Il y a des choses comme ça qui ne s’expliquent pas. C’est comme un cirque, ça ne s’explique pas. C’est un passager clandestin en soi. Un secret qui chuchote une musique d’orgue de barbarie, une confidence qui vous berce dans la nuit, un mystère qui chante des énigmes sous la lune, un rideau qui s’ouvre sous le chapiteau du soleil de mars et de vénus…

L’enfant du cirque ne sait pas qu’il est un enfant du cirque. Il ne sait rien. Pour lui, toutes ces questions sont inutiles. Il est dans la valise du magicien. Il compte jusqu’à trois, et hop ! Il est sur la piste, sous les projecteurs ! Et tout de suite, il se met à faire le clown, il se met à jongler, à marcher sur les mains, à courir sur le fil de fer.

L’enfant du cirque se joint aux autres enfants du cirque dans la piste du cirque. C’est un cercle, une famille, un monde, un univers. Il se découvre écuyer, homme canon, monsieur Loyal, femme à barbe. Il grandit comme un cirque. Un cirque dans le cirque.

Le cirque lui donne tout. Nourriture, maison, travail. Le cirque pense à tout. Le cirque est tout.

L’enfant du cirque ne pense à rien d’autre que le cirque. Le cirque passe avant tout. Toute sa vie est dans la valise du cirque, le train du cirque. Il s’endort sur le dos d’une girafe, mange sur les filets des trapézistes, pleure sur l’épaule du clown blanc, rit sur les bancs de l’orchestre.

Sans le cirque, l’enfant du cirque meurt.

Le cirque est un océan mère…

On ne peut pas expliquer l’océan. On ne peut pas expliquer la mer.

C’est comme la vie, l’amour, la mort.

C’est un parfum qui s’exprime de la mère et du père dans l’enfant du cirque.

Le parfum d’une vie qui jamais ne meurt…

… Même après son dernier tour de piste.

À l’ombre des carnets, l’enfant du cirque…s’ouvre au passage clandestin des rideaux de son cirque.

Commentaires

  1. Quelle émotion, Mireille... J'en ai quelques frissons...

    Je suis réellement émue et ne sais plus quoi dire! Sourire.

    Et Nat qui chante au bout des mots. Ouf!

    «Smile though your heart is aching...»

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  2. >Gaëna:

    Émotion, frissons, chanson...

    Tu ne sais plus quoi dire. Alors laissons quelques silences, quelques pauses, le temps de sourire!

    Il y a toujours un mot qui se questionne, qui danse sur les pages des mots croisés.

    Alors, Smile jusqu'au bout des mots de Smile...

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