Colette et l'oiseau moqueur


Il était un encrier, quelques histoires au long cours à raconter…

Les oiseaux sont des bêtes fabuleuses. Certains vivent dans les forêts, d’autres dans les villes. Certains partagent nos jours, d’autres nos rêves. Oiseaux de nuit, oiseaux de feu…

Qui sait deviner ce qui se cache dans le cœur des oiseaux? Qui sait entendre le chant des oiseaux?

Surtout lorsque l’oiseau est un oiseau moqueur.

Le moqueur est célèbre en raison de la variété de ses notes, de l’étendue de sa voix, et surtout de la faculté de pouvoir contrefaire le chant ou le cri des autres animaux. Il est plus qu’un simple imitateur. Il embellit de façon incroyable tout ce qu’il tente de reproduire. Il a le sens du drame, de la tragédie! Chaque son revêt une grâce et une douceur singulière. Ce dandy du ciel est polyglotte comme il se doit et est parfois surnommé l’oiseau aux quatre cents langues!

L’oiseau fabuleux est de la même famille que la grive. Sa taille, ses couleurs sont semblables, sans le ventre grivelé. Il n’a pas le physique d’un dieu, cependant il sait capter l’attention de tous par son doux chant d’une puissance phénoménale! C’est le Pavarotti de la gent ailée.

Le moqueur compose à lui seul tout un orchestre. Cette musique semblable à celle d’un ange ou du diable se prolonge sans interruption pendant des heures. Il est transporté de plaisir. Tout son corps entre dans une sorte de transe. Il danse, bondit, plane pour la grande finale.

Puis, il se tait…

Pour mieux revenir avec des notes détachées, des phrases qui appartiennent à d’autres oiseaux. En captivité, il reproduit ce qu’il entend; le canari, le perroquet, la poule ou autres choses… Il n’a pas de suite dans les idées. À la suite d’une incroyable roulade, il peut se mettre à imiter le bruit d’une vieille roue, d’un marteau-piqueur, d’un chien, d’un chat, d’un fusil…

Mais surtout, le moqueur aime à chanter aux heures ou tout est silencieux…

L’oiseau moqueur est un oiseau de nuit qui brille sous les feux de la rampe en pleine nuit.

Aussi, l’oiseau moqueur de feu a beaucoup d’ennemis et tombe parfois sous les feux de l’ennemi.

Mais, il ne faut pas tirer sur l’oiseau moqueur. On dit que cela porte malheur…

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Colette habitait un joli appartement au Palais royal, à Paris. L’écrivaine subissait l’occupation allemande tant bien que mal. Comme tous ses concitoyens, elle se débrouillait pour vivre malgré les contraintes de la guerre. Elle poursuivait son travail d’écriture, ses promenades dans les rues et les jardins avec les Toby-chien et les Kiki-la-Doucette…

Une nuit de printemps, elle dormait d’un sommeil profond et profitait d’un repos bien mérité lorsque Toby-chien se mit à aboyer de façon étrange. Le quatre pattes fut secondé dans ses plaintes par maître Kiki par des miaulements déchirants et puissants. Agacée, énervée, Colette se leva afin de vérifier se qui se passait dans la maisonnée.

Rien. Les deux comparses ronflaient comme des anges…

Cependant, le chant reprit de plus belle et s’accentua, attirant la dame à demi éveillée à sa fenêtre.

À suivre…

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1. Illustration : Edward Robert Hugues. Femme promenant son chien.


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Commentaires

  1. Mamie M se porte un peu mieux. À la suite d'une vilaine chute dans le fil de cet objet insipide que l'on nomme aspirateur, elle s'est fracturé le coude.

    La guérison est bien amorcée.

    merci!

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  2. //Qui sait deviner ce qui se cache dans le cœur des oiseaux? // Une main, et derrière elle, un poignet.

    //e chant reprit de plus belle et s’accentua, attirant la dame à demi éveillée à sa fenêtre.// voilà que je me dis, "chante !"

    Je ne connaissais pas l'oiseaur moqueur aussi bien. Merci!

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