Chroniques Astaire : Ne tuons pas la beauté du monde… where is le Magicien d’Oz ?

Jean-Paul Riopelle


Ne tuons pas la beauté du monde 
Ne tuons pas le chant des oiseaux
 
Ne tuons pas le bleu du jour
 
Diane Dufresne. Luc Plamondon.

Depuis une éternité, des familles de moineaux célébraient l’arrivée du printemps dans mon voisinage. Parmi eux, une petite famille d’irréductible choisissait année après année, de s’établir dans une vieille gouttière brisée de ma demeure. Les petits volatiles construisaient leur nid dans cet antre secret que j’entretenais dans le mystère également afin qu’il demeure inutilisable à l’humanité, mais propice et accueillant pour mes visiteurs ailés.

Je les observais du coin de l’œil tout au long de l’été. J’assistais avec angoisse aux premiers vols des oisillons. Mine de rien, je protégeais ce sanctuaire naturel pour cette espèce commune et fort bien mal aimée. À mon grand bonheur, les moineaux s’épanouissaient sur mon toit, ma forêt des mal-aimés, avec une certaine sérénité.

Puis, un automne plutôt récent, je les vis disparaître comme par magie.

Depuis presque deux ans, aucun petit moineau ne vient s’établir dans ma vieille cachette. Je me suis creusé la tête afin de comprendre ce triste phénomène… J’ai observé les environs avec attention tout le long de l’été. Quelques spécimens croisèrent ma route, mais aucun ne vient construire de nid chez moi. Mystère ? Où sont passés les moineaux ?

Il faut dire que les moineaux ne sont pas les seuls volatiles devenus rares dans ma région. Auparavant, d’immenses voiliers d’oies blanches naviguaient vers le Nord au printemps. Cet été, seulement quelques petites escadres ont voyagé vers l’arctique. Selon les ornithologues, plus de 80 % des oies ont disparu. C’est énorme !

Au cours de mes randonnées dans la montagne, je n’ai observé aucun faucon sur la falaise. Un couple s’y était pourtant établi depuis dix ans et bon an, mal an, donnait naissance à des portées de 3 à 5 fauconneaux. Cette saison, leur absence continua d’alerter les sens des amoureux de la nature.
Les oiseaux disparaissent de la planète. C’est une catastrophe… Un désastre pour nous tous.

Il va de soi que la conférence internationale de Paris sur le climat revêt une importance capitale. Est-il trop tard ? Je n’en sais rien… Au moment où j’écris ces lignes, Pékin, en Chine, est une ville catastrophe. La pollution y est si élevée que les autorités ont dû fermer la majorité des établissements, restreindre sévèrement la circulation automobile, interdire la production industrielle, fermer les écoles. Bref, Pékin est une ville sinistrée…

Ce matin, un écureuil farfouillait dans mes capucines fanées à la recherche de nourriture, des mésanges chantaient dans le tilleul en grignotant les graines… un sourire bleu d’espoir dans le trou noir des nuages.

Ne tuons pas la beauté du monde…
Ne tuons pas la beauté du monde 
La dernière chance de la terre
 
C'est maintenant qu'elle se joue
 

Ne tuons pas la beauté du monde
 
Faisons de la terre un grand jardin
 
Pour ceux qui viendront après nous
 
Après nous



Where is le Magicien d’Oz ?




À suivre…


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